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17 April 2013

Le Billet de Petite Classique - Formule classique

by Philharmonie Luxemburg

 

Vous avez vu ? Classica a lancé ce mois-ci sa nouvelle formule ! Pour ceux qui ne le connaissent pas, Classica est l’un des deux grands magazines français consacrés à la musique classique[1].

Cette annonce me rappelait justement la sortie de la «nouvelle formule» de l’autre grand magazine français du genre, Diapason. Deux ans plus tôt. Ce dernier se voulait à l’époque plus clair et surtout plus accessible, recherchant à diversifier et rajeunir ses lecteurs. Hourra ! me disais-je alors. Diapason et Classica prendraient peut-être enfin des lignes éditoriales distinctes. Les lecteurs me comprendront. «Le meilleur de la musique classique et de la hi-fi» pour l’un, «Le numéro 1 de la musique classique et de la hi-fi» pour l’autre, une maquette similaire et des sujets à la une souvent identiques, avouez que le choix pouvait être difficile. Les deux frères poussaient parfois le vice à proposer les mêmes œuvres en CD, nous laissant tout de même le choix (ouf !) de l’interprète. Alors quand Diapason avait annoncé vouloir chambouler les bonnes vieilles habitudes, on ne pouvait que s’en réjouir.

 

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Un nouveau slogan, une mise en page plus claire, plus d’encadrés, plus d’images… Mais, finalement, rien de révolutionnaire. Quelques unes aguicheuses pour des stars du classique bien connues, des reportages photos sur plusieurs pages, mais le fond et le style étaient resté les mêmes…

 

Et c’est aujourd’hui au tour de Classica de s’essayer au changement. «Autre monde, autres mots», annonce Bertrand Dermoncourt, directeur de la rédaction. Moderniser le journal, sans perdre l’excellence. Voici une jolie ambition. Au premier coup d’œil, les articles à la une semblent avoir gagné en volume et en profondeur. Un point pour l’excellence. Mais, si le magazine est enfin disponible sur l’App Store et Google Play, question modernité, l’ensemble ne suit pas. Les encadrés que j’avais plaisir à lire entre deux stations de bus ont disparu, l’espace est moins dynamique et les tendances ne se décèlent plus au premier coup d’œil. Même la police de «L’humeur» d’Alain Duault a perdu de sa folie. Les quelques titres racoleurs entre «Le côté lumineux de la Force», «Cachez ce sein…» ou «On a tué l’archevêque !» seraient-ils les «nouveaux mots» qu’annonçait B. Dermoncourt ? M’en voici déçue.

 

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Par ces nouvelles formules, les deux magazines se sont recentrés sur leurs points forts : l’apparente accessibilité de Diapason, la minutie de Classica. Mais, je crois qu’aucun des deux n’a vraiment réussi le pari de se rapprocher de la modernité, du public actuel et de ce à quoi la musique, classique ou non, ressemble aujourd’hui. Il ne semble pas si facile de changer les choses dans le monde classique. Ce monde, qui, sur scène, sur les ondes ou sur papier, a encore parfois du mal à se retrouver.

 

 

[1] Il y a également Pianiste, mais qui lui, vous l’aurez deviné, se consacre uniquement au piano.

 

Le point de vue exprimé par Petite Classique ne reflète pas forcément le point de vue de l'Etablissement public Salles de Concerts Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte