Discovery Nights | 1 visite + 1 apéro + 1 concert
Yuja Wang aime être là où on ne l’attend pas, s’écartant avec une certaine jubilation des chemins qui semblaient tout tracés pour elle. La jeune pianiste chinoise est simplement une artiste à l’aise dans le 21e siècle. Son année en tant qu’Artiste en résidence à la Philharmonie Luxembourg pour la saison 2018/19 sera à son image, originale et pleine de vitalité.
Enfant prodige issue d’une famille de musiciens, Yuja Wang quitte sa Chine natale à l’âge de quatorze ans pour le Canada puis les États-Unis. Elle y intègre le célèbre Curtis Institute of Music de Philadelphie où elle est élève, comme son compatriote Lang Lang quelques années plus tôt, de Gary Graffman. Son talent déjà reconnu avant même l’obtention de son diplôme, elle gagne une reconnaissance internationale en mars 2007 lorsqu’elle remplace Martha Argerich au pied levé. La suite est une succession de collaborations prestigieuses, de tournées triomphales et d’enregistrements salués par la critique.
La pianiste a fait sien un large répertoire pour piano, concertos, sonates et pièces de musique de chambre allant de Bach à Stravinsky en passant par Brahms, Albéniz, Gershwin et Fauré pour n’en citer que quelques-uns. Avide d’expériences, aucun défi ne paraît trop grand pour elle: en novembre 2017, elle a par exemple dirigé pour la première fois depuis le piano, aux côtés du Mahler Chamber Orchestra.
«C’est une fine musicienne qui sait ce que moduler une phrase veut dire, une artiste des sons dont la palette, notamment dans le presque rien, est stupéfiante.» (Le Monde)
Le premier concert de Yuja Wang se fera dans une configuration rarement vue à la Philharmonie, voire inédite, puisqu’elle réunira le piano et quatre percussionnistes, dont les Grubinger père et fils. Les cinq musiciens interpréteront de vibrantes transcriptions de deux pièces majeures du 20e siècle. Début 2019, c’est de nouveau avec des partenaires pour le moins inattendus que la pianiste revient: elle se joint aux irrésistibles Igudesman & Joo, probablement le duo comique le plus célèbre de la musique classique, pour une soirée riche en surprises comme ces deux-là en ont le secret. Il ne fait aucun doute que la spontanéité et la virtuosité de Yuja Wang s’unira à merveille à la douce folie musicale des deux complices.
Le rendez-vous suivant se présente sous la forme d’un concert plus «traditionnel» mais n’en sera pas moins exceptionnel, notamment par la présence au programme du Concerto pour piano et orchestre N° 5 de Sergueï Prokofiev, l’un des compositeurs fétiches de la pianiste. Elle n’hésite d’ailleurs pas à revendiquer une affinité profonde avec ce dernier, soulignant les aspects «sarcastiques et rebelles» de son oeuvre. C’est enfin à un autre compositeur russe, Dmitri Chostakovitch, et à son Concerto pour piano et orchestre N° 2, écrit pour son propre fils, qu’est en partie dédiée la dernière apparition de Yuja Wang sur la scène du Grand Auditorium. Avec l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg et son directeur musical Gustavo Gimeno, elle jouera également l’imposant Concerto pour la main gauche de Maurice Ravel. La saison se terminera par une tournée qui mènera les artistes entre autres en Allemagne et en Turquie.
Que serait l’excellence sans la curiosité? Chaque prestation de Yuja Wang à son piano semble apporter une réponse à cette question, et ses concerts à la Philharmonie Luxembourg ne feront pas exception.
C’est aux côtés de deux partenaires pour le moins inattendus que Yuja Wang commence le 03.02. sa résidence à la Philharmonie Luxembourg. Elle se joint en effet aux irrésistibles Igudesman & Joo, probablement le duo comique le plus célèbre de la musique classique, pour une soirée riche en surprises comme ces deux-là en ont le secret. Dans «The Clone», la pianiste chinoise est devenue une invention technologique, capable de tout jouer, sur commande et à la perfection. Excepté quand la machine s’emballe… Il ne fait aucun doute que la spontanéité et la virtuosité de Yuja Wang s’uniront à merveille à la douce folie musicale des deux complices.
La pianiste Yuja Wang s’est passionnée ces dernières années pour les concertos pour piano de Sergueï Prokofiev. Le 23.05., elle joue dans le Grand Auditorium le rare Cinquième Concerto, accompagnée par le City of Birmingham Symphony Orchestra placé sous la baguette de sa directrice musicale lituanienne Mirga Gražinyte-Tyla. La pièce évoque le style néoclassique de Stravinsky mais aussi des motifs folkloriques de l’ancienne Russie. De ce point de vue, l’association avec le ballet de Stravinsky L’Oiseau de feu est particulièrement signifiante. Le Concert Românesc de György Ligeti est aussi inspiré par le folklore. Le fait que le compositeur utilise des sonorités inhabituelles dérangea tant les autorités culturelles roumaines que la création dut être annulée et ne put avoir lieu que vingt ans plus tard.
C’est un défi sportif que se lance la pianiste chinoise Yuja Wang lors de ce concert: deux concertos pour piano en une soirée, tous deux hérissés de difficultés techniques. Le concerto de Ravel a été conçu au début des années 1930 à l’intention du virtuose Paul Wittgenstein, mutilé de guerre. Chostakovitch a écrit son Deuxième concerto pour piano en 1957 comme cadeau d’anniversaire pour son fils Maxim. Le doublé russo-français se retrouve aussi dans les oeuvres qui ouvrent et terminent le programme: avec les pages de Tchaïkovski et Ravel sont ainsi évoqués des paysages imaginés par les hommes de lettres Shakespeare et Longus, à savoir une île enchantée prise d’assaut et une Grèce idyllique peuplée de bergères et de bergers.