Discovery Nights | 1 visite + 1 apéro + 1 concert
Susana Baca
Charlotte Brouard-Tartarin
Si la musique est pour beaucoup le langage de l’âme et des émotions, elle peut aussi devenir un moyen de communication privilégié pour des artistes qui, par son biais, se font l’écho de revendications politiques ou sociétales.
La Péruvienne Susana Baca, le Sénégalais Youssou N’Dour et le Cap-Verdien Mario Lucio ont en commun d’avoir été ministre de la culture de leurs pays respectifs durant la décennie 2010. Cet engagement au sein d’un gouvernement est pour chacun la concrétisation de longues années de lutte en chanson. La première est une icône de la culture afro-péruvienne dont elle participe activement à la préservation et à la diffusion. Le second s’est engagé en faveur de la libération de Nelson Mandela puis de différentes organisations caritatives tandis que le troisième, également écrivain, est un penseur majeur de la créo-lisation.
Une autre figure incontournable de l’engagement en musique est Miriam Makeba, forcée à l’exil pendant plus de trente ans en raison de son opposition au régime répressif et ségrégationniste de son pays natal, l’Afrique du Sud. Cette infatigable défenseure de la liberté a laissé un important héritage musical dont s’empare aujourd’hui la chanteuse américaine d’ascendance ougandaise et rwandaise Somi, consciente que «sa voix de femme africaine a inévitablement guidé [son] propre voyage et celui d’innombrables autres artistes africains».
Les artistes mentionnés précédemment se sont ouvertement engagés en faveur d’une cause et ont utilisé la scène comme tribune mais de nos jours, d’autres se retrouvent pourchassés parce qu’ils sont musiciens. Dans l’Afghanistan gouverné par les talibans, le simple fait de posséder un instrument de musique est réprimé. Les musiciens désormais en exil se doivent d’être accueillis partout ailleurs pour continuer à faire résonner leur répertoire et leurs traditions, comme ce sera le cas du Safar Ensemble.